Héritage sacré : L’architecture religieuse de Clermont Auvergne Métropole
Clermont Auvergne Métropole est surtout connue pour sa magnifique cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, construite au XIIIe siècle. Ce monument emblématique, qui domine la ville, est un témoin précieux de l'évolution de l'architecture religieuse à travers les siècles, du Moyen Âge jusqu'au XXe siècle.
Cependant, la Révolution française a laissé des traces sur ce patrimoine. En 1793, un décret a entraîné la destruction de nombreux clochers, marquant durement plusieurs églises. Heureusement, la plupart ont été restaurés au XIXe siècle, redonnant à ces édifices toute leur splendeur d'antan.
Aujourd’hui, en flânant dans Clermont Auvergne Métropole, on peut découvrir une richesse d’églises et de chapelles qui racontent l’histoire fascinante de l’architecture religieuse à travers les âges.
À l’époque Moderne
La construction du collège des Jésuites de Clermont débute en 1678 sur les plans du père Jean Chenuau (1645-1701), architecte de la Compagnie auteur de l’église du Collège d’Albi entre 1664 et 1672. De cette première campagne de construction datent le corps de bâtiment sud et les ailes est et ouest en retour. En 1762, après l’expulsion des Jésuites, les travaux restent inachevés (Inscrit MH 1962). L’ancien collège des Jésuites abrite aujourd’hui le Conservatoire à rayonnement régional Emmanuel-Chabrier.
L’Architecture Religieuse Contemporaine
Le développement industriel du XXᵉ siècle a transformé Clermont Auvergne Métropole, entraînant une forte croissance démographique. Sous l’impulsion de l’évêque Jean-François Marnas (1921-1932), 18 églises et 1 temple ont vu le jour entre 1922 et 1979, illustrant l’évolution de l’art sacré, des styles historicistes aux formes novatrices d’après-guerre.
Entre Tradition et Renouveau (1920-1940)
Dans les années 1920-1930, les styles roman et gothique dominent, bien que le béton armé renouvelle les techniques :
- Église du Sacré-Cœur (1923-1925) et Saint-Jacques (1932) à Clermont-Ferrand, néo-roman.
- Église Sainte-Jeanne-d’Arc (1926-1927), néo-gothique.
Les courants modernes s’imposent progressivement, comme l’Art Déco :
Chapelle de l’institution Godefroy-de-Bouillon (1935-1941), labellisée « Architecture Contemporaine Remarquable ».
Chapelle du sanatorium Sabourin (1927), aujourd’hui ENSA de Clermont-Ferrand, de style moderniste.
L’Audace des Formes Modernes (1950-1980)
Après la Seconde Guerre mondiale, les architectes s’affranchissent des styles classiques, répondant aux orientations du concile Vatican II :
- Notre-Dame-de-la-Route (1950-1953), Saint-Jean-Marie-Vianney (1961-1962) et ses 1 860 pavés de verre.
- Jésus-Ouvrier (1971) et Notre-Dame-du-Lac (1976) à Cournon-d’Auvergne.
L’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours (1970-1973) incarne cette créativité. Conçue par Paul Faye et Michel Tournaire, elle se distingue par sa nef triangulaire en éventail et un clocher issu de la jonction des volumes.
Diversité et Patrimoine Actuel
- Temple réformé de la Résurrection (1961-1966), œuvre de Jean Marconnet, arbore une façade en béton brut et une flèche polygonale imposante.
- Grande Mosquée de Clermont-Ferrand (2010), avec sa coupole en verre signée Karim Djermani, illustre la richesse culturelle contemporaine.
Ces édifices reflètent la diversité et l’innovation de l’architecture religieuse, intégrant tradition et modernité dans le paysage métropolitain.
Quelques exemples notables à Clermont-Ferrand
Citons quelques exemples notables à Clermont-Ferrand : l’église néo-romane Saint-Joseph dans le quartier de la gare (1883-1897, inscrite MH 2001), l’église néo-gothique Saint-Eutrope (1858-1862, inscrite MH 1986).
En 1864, Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) donne les plans pour l’achèvement de la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, autre exemple majeur de l’architecture néo-gothique de notre territoire.
La synagogue Beit-Yacob de ClermontFerrand, de style néo-classique, est aujourd’hui un lieu dédié à l’histoire de la mémoire du judaïsme en Auvergne et à celle des Justes parmi les Nations auvergnats et siège du Centre culturel Jules-Isaac (1862, inscrite MH 2006).
À Chamalières, l’ancien grand séminaire Richelieu est un exemple important d’architecture rationaliste (1911-1912, inscrit MH 2012).
Le petit patrimoine religieux
Une centaine de croix
Croix de cimetière, de mission ou croix de chemin, une centaine est repérée sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole. Mentionnons la croix des Apôtres sur le parvis de l’église Saint-Léger de Royat (1486, classée MH 1846), la croix Saint Antoine à Aubière (1738), la croix de Saulzet-le-Chaud (Romagnat) et la croix du Chalard dite croix des caves à Châteaugay, parmi les exemples notables.
La lanterne des morts de Cebazat
Seul exemple de ce type d’édifice sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole,
la lanterne des morts de Cébazat, place de l’Église, est surmontée d’une sorte de
cheminée conique à 8 pans couverte d’un lanternon (XVe siècle, inscrite MH 1926).
L'art funéraire
Aucun nouveau cimetière ne figure sur le cadastre de 1831 qui recense encore les cimetières des églises. La plupart des cimetières sont donc aménagés après cette date : Cournon-d’Auvergne en 1847, Aubière en 1850, Lempdes en 1854, Blanzat en 1856, Le Cendre en 1858.
Une exception cependant : le cimetière des Carmes à Clermont-Ferrand, inauguré en 1816. L’art funéraire est ainsi bien daté pour les tombeaux les plus anciens des cimetières de la métropole.