Rencontre avec Hélène Martin, véritable ambassadrice de la confiserie d’Auvergne
Après avoir travaillé 35 ans dans le commerce international chez Michelin, Hélène Martin fonde en 2004 l'association Puy Confit pour sauver la confiserie d'Auvergne, puis ouvre en 2012 "Aux Délices des Puys", confiserie artisanale achalandée en circuit court. On y trouve "l’histoire de la confiserie et des nouveaux produits".
Dans cette interview, Hélène Martin dévoile son parcours, l'histoire et le fonctionnement de son commerce et ses coups de cœur gastronomiques.
Hélène Martin
Quelle formation avez-vous suivie ?
J'ai fait l'École Supérieur de Commerce de Clermont-Ferrand
Quel est votre parcours professionnel ?
35 ans d' expérience professionnelle à l'international chez Michelin. Et, depuis 12 ans après ma retraite, j’ai ouvert cette boutique "Aux Délices des Puys" qui présente l’aventure sucrée de l’Auvergne. Elle est située à Montferrand.
Qu’est-ce qui vous a amené à cette activité ?
C'est une passion que j'ai depuis toute petite, des souvenirs d’enfance. Et une étude sur la confiserie menée en 1974 et redécouverte par mon fils aîné en 2004, 30 ans plus tard.
Cela m’a donné l’idée de créer l’association Puy Confit en 2004. J’ai alors élaboré un grand projet de maison de la confiserie d’Auvergne, concrétisé à Montferrand avec cette boutique "Aux Délices des Puys".
Qu’est-ce qui a inspiré le nom et l'image de votre établissement ?
C’est grâce à un brainstorming avec des spécialistes en marketing. Au départ, c’était "Puy Confit", évoquant les fruits confits. Le logo représente le 81e puy de la Chaîne des Puys, c'est un volcan avec des parois en chocolat d'où s’évaporent des fruits qui, en retombant, deviennent confits. Nous voulions un mot commun, d’où "puy" dans "Puy Confit."
Pourquoi avez-vous fait le choix de vous installer à Montferrand ?
C’est un quartier que j’adore et où j’ai grandi. Je veux mettre en valeur ce patrimoine bâti.
Certains mardis, j’accueille des visiteurs à la fin de la visite guidée du quartier historique de Montferrand faite par l'Office de Tourisme. Je leur raconte l’histoire des bonbonnières et leur fait goûter des confiseries artisanales.
Depuis combien de temps votre établissement est en activité ?
Depuis le 17 décembre 2012.
Qu’est-ce qui rend vos confiseries de la boutique uniques par rapport aux autres ?
Aux Délices des Puys est un établissement où se trouvent l’histoire de la confiserie et de nouveaux produits.
Nous fonctionnons à travers l'association Puys Confits, fondée en 2004 pour sauver la confiserie d'Auvergne. Aujourd'hui, nous comptons 92 adhérents, dont 12 professionnels. Ce sont les uniques fournisseurs de la boutique. et leurs produits artisanaux sont vendus au même même prix que chez eux. C'est un vrai circuit court.
Quel est le produit le plus populaire de votre établissement ?
La pâte de fruit en général, qui existe depuis le XVe siècle, précisément depuis 1460. Le parfum à l’abricot est le plus populaire, en raison des cultures d’abricotiers le long de la faille de Limagne.
Quel est votre produit préféré ?
Il y a 120 produits dans ma boutique, je les aime tous. Je dirais la fraise et l’abricot confits. Il y a aussi un produit que je défends fermement et que nous avons sauvé ici, c’est l’angélique d’Auvergne, qui a failli disparaître. Nous avons travaillé avec nos partenaires pour créer des produits à l'angélique, et nous avons même organisé des dégustations avec des lycées hôteliers.
J’ai lu sur votre site internet que vous valorisez les produits locaux, comment se passe cet approvisionnement ?
J’achète à nos partenaires, adhérents de l’association, certains de leurs produits en accord avec eux. Une dizaine sont installés dans le Puy-de-Dôme, les autres dans l’Allier et en Haute-Loire. Mon objectif est de défendre la confiserie d’Auvergne. J’ai également des produits au chocolat, puisque le cacao est un fruit, notamment des chocolats de la confiserie thermale à Cusset.
Pensez-vous que les produits du terroir auvergnat contribuent au tourisme du territoire ?
C’est évident, oui. Ce n’est pas seulement les Français. Tous les touristes qui découvrent ce patrimoine gastronomique aiment la richesse du territoire. C’est une de nos images de marque ici, surtout avec les produits du terroir.
Quel serait votre menu idéal pour découvrir les produits locaux ?
- Apéritif : Un cocktail à l’angélique (liqueur d’angélique, gin, jus de pomme, citron vert et Schweppes).
- Entrée : Charcuterie avec du saucisson local.
- Plat : Volaille de l’Allier et aligot.
- Fromage : Les 5 AOP d’Auvergne.
- Dessert : Un ambassadeur (génoise avec crème pâtissière et vrais fruits confits, recouverte de pâte d’amande verte).
- Boissons : Vin local (Châteaugay) et, en digestif, liqueur de verveine et pâtes de fruits avec le café.
Selon vous, quelles sont les spécialités les plus emblématiques de la cuisine auvergnate ?
La plus emblématique est le plateau de fromage.
Pour conclure, pourriez vous me dire quels sont vos projets futurs ?
Cette année, nous fêtons les 20 ans de l’association. En fin d’année, nous organiserons une grande animation en ville avec la publication de l’histoire de la confiturerie et un livret racontant les activités de l’association au cours des 20 dernières années.
J’ai récemment écrit un livre, « Bonbonnière, douceurs et Cie », qui retrace toute la collection de bonbonnières que j’ai donnée à l’association, datant des années 1980, où l’on offrait des confiseries dans ces objets en porcelaine peinte à la main.
Nous espérons aussi un jour ouvrir une grande maison des confiseurs.