Yohann Magnin
« On est un groupe très humain »
Le foot, le rugby, le hand, le volley, il y a pas mal d’horizons différents ici et je trouve que c’est bien. C’est que du positif pour la ville, pour le territoire et pour la région.
Formé au Clermont Foot 63 depuis ses 11 ans, Yohann Magnin, 22 ans aujourd’hui, a signé son premier contrat professionnel l’an dernier. Étoile montante, le footballeur enchaîne les titularisations et s’illustre par son jeu collectif avant tout. L’an prochain, pour les trente ans du club, il espère -comme tous ses coéquipiers- voir son club accéder au niveau suprême, la Ligue 1.
C’est quoi votre parcours de footballeur ?
Je suis né dans une famille de footballeurs. Mon grand-père jouait à Paris, mon père dans le Cantal. Donc j’ai commencé le foot très jeune, dans mon village, à Orcet. J’ai joué là-bas jusqu’à mes 11 ans, l’âge auquel j’ai été détecté. Pendant six mois, tous les lundis, je me suis entraîné au Clermont Foot avec d’autres jeunes joueurs détectés dans les clubs voisins. À la fin, ils n’ont conservé que deux joueurs. J’ai fait partie de ces deux-là. Après j’ai franchi toutes les catégories au Clermont Foot.
Vous êtes donc un pur produit auvergnat…
Je suis clermontois de naissance et j’habite toujours chez mes parents, entre Orcet et Cournon.
Vous rêviez de devenir pro ?
Je n’y pensais pas, non. J’ai passé toutes les années, toutes les catégories, mais je n’avais pas en tête de devenir pro. Mes parents m’ont poussé à faire des études. J’ai une licence en STAPS et j’ai arrêté la fac il y a seulement deux ans. J’ai commencé à penser au monde professionnel en intégrant le centre de formation partagé de l’ASM et du Clermont Foot, aux Gravanches. J’étais dans la toute première promo.
Qu’est-ce que ce passage au centre de formation vous a apporté ?
Les conditions d’entraînement étaient vraiment mieux ! Avant, c’était moins structuré. Le club a clairement franchi un cap avec ce centre. Les mentalités ont changé. Dans l’effectif, il y a beaucoup de jeunes joueurs qui sont passés comme moi par le centre de formation. Je crois que ça a apporté un plus au club, notamment en termes d’image et de niveau de jeu.
Quels sont vos objectifs sportifs à la fois collectifs et personnels ?
On va commencer par le collectif, parce que c’est le plus important (sourire)… Ce serait de faire grandir le club, de continuer à apporter des améliorations, avec des moyens financiers et humains, et pourquoi pas, de monter en Ligue 1. À court terme, on aimerait finir dans les cinq premiers du championnat. Sur le plan personnel, j’aimerais poursuivre ma progression qui est intéressante depuis deux ans. J’espère aussi continuer à aider l’équipe et poursuivre ma carrière. Le fait de passer pro, l’an dernier, d’enchaîner les matchs, le temps de jeu, ça m’a donné de la confiance.
Le titre ou le match dont vous êtes le plus fier ?
Le titre, je dirais champion d’Auvergne en U14-U15 en restant invaincus. Et j’ai aussi un match qui m’a beaucoup marqué, c’est forcément mon premier match en pro. C’était en décembre 2018. On va gagner 1-0 à Troyes, une équipe qui descend de Ligue 1.
C’est quoi votre style de jeu ?
Je suis milieu défensif, donc mes qualités, c’est d’avoir une grosse activité sur le terrain et de faire jouer mes coéquipiers. Je suis un joueur collectif, quoi.
Vous avez un modèle ?
Casemiro, au Real. C’est un joueur qui apporte beaucoup dans l’équilibre de l’équipe. Il se bât pour les autres et il a une très bonne relance.
C’est quoi l’état d’esprit de l’équipe ?
On est un groupe très humain. Il n’y a pas d’égo. On est tous sur la même longueur d’onde. Les objectifs individuels passent après le collectif. D’ailleurs, on se voit en dehors du cadre professionnel. C’est très sain comme ambiance.
Vous faites autre chose à côté du foot ?
Pendant les vacances ou la trêve, j’aime beaucoup jouer au tennis. C’est un sport que j’aurais aimé pratiquer. Sinon, j’adore aller au cinéma, je trouve que c’est quand même beaucoup plus sympa de voir un film dans une grande salle avec d’autres personnes que seul devant sa télé.
Est-ce que vous pensez que la métropole clermontoise est une terre de sport ?
Clermont a longtemps été une ville qui vivait uniquement par le rugby. C’est le sport qui lui a apporté le plus de visibilité. Mais depuis quelques années, ça tend à se diversifier. Il y a d’autres équipes professionnelles : le foot, le hand, le volley. On a aussi des champions comme Lavillenie. Il y a pas mal d’horizons différents et je trouve que c’est bien. C’est que du positif pour la ville, pour le territoire et pour la région.
Le Stade Montpied à 30 000 places, vous en pensez quoi ?
C’est un beau projet ! Il me semble que c’est important pour une métropole d’avoir deux stades. On a déjà le Michelin, mais il ne peut pas accueillir tous les matchs. Une deuxième enceinte, plus moderne, pourrait s’ouvrir sur d’autres événements, pas uniquement sportifs. On voit très bien l’exemple de Lyon et son nouveau stade.
Dans 10 ans, vous êtes où ?
J’espère que je serais encore dans le foot. Mais je ne sais pas où je me vois vraiment. Je suis supporter de Lyon et d’Arsenal, donc dans mes rêves les plus fous…