Geoffroy Mathieu
« À Clermont, j’ai les mêmes conditions que dans un centre national comme l’INSEP »
On a de bonnes conditions de travail ici et l’opportunité d’organiser de grandes compétitions. J’ai la piscine près de chez moi, je suis à côté de mon lieu d’études –l’école d’ingénieur SIGMA aux Cézeaux- j’ai un kiné, un centre de cryothérapie… Je n’ai aucune raison de partir.
Champion de France du 200 mètres dos pour la troisième année consécutive, Geoffroy Mathieu est un pur produit des bassins de la métropole clermontoise. En avril, sur les championnats de France, l’étudiant ingénieur de 22 ans tentera de décrocher son ticket pour les JO 2020, à Tokyo. Rencontre.
La natation, vous l’avez découverte comment ?
J’étais tout petit. Mes parents m’ont mis dans l’eau quand j’avais 4 ou 5 ans, aux bébés nageurs à la piscine de Chamalières. J’adorais m’amuser, faire le pitre dans l’eau ! J’ai commencé vraiment la natation sportive en 2012, lorsque je suis entré en seconde. Un entraîneur m’a dit que j’avais le potentiel. Moi je n’y croyais pas du tout. À partir de 2013, la démarche est devenue vraiment sérieuse pour accéder au haut niveau.
Votre premier titre, c’était quoi ?
C’était en 2014, je suis devenu champion de France junior du 200 mètres dos, la nage dans laquelle j’ai le plus de niveau.
Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans ce sport ?
Beaucoup de choses. Le fait d’être en milieu aquatique, de faire le pitre dans l’eau. J’aime la sensation de glisser à chaque mouvement. J’ai gardé encore aujourd’hui cet amusement, même si maintenant tout ça est devenu extrêmement sérieux. C’est un sport un peu solitaire, mais dans la difficulté, on se soutient vraiment entre nageurs.
Vous êtes en école d’ingénieur, c’est ça ? Comment arrivez-vous à concilier études et sport de haut niveau ?
Je suis en première année à l’école d’ingénieur SIGMA Clermont après avoir fait une prépa intégrée en 4 ans. L’école propose un cursus aménagé pour les sportifs, ce qui est génial. Pouvoir faire des études de ce niveau-là, avec un aménagement comme ça, c’est très rare. J’aime bien le fait d’avoir un équilibre sport-études. Je n’aurais pas pu faire l’un sans l’autre.
Vous n’avez jamais quitté Clermont. Vous êtes licencié au Stade Clermontois Natation. Vous vous entraînez au stade nautique Pierre-de-Coubertin. Vous n’avez pas envie d’ailleurs ?
Coubertin est à 500 mètres de chez moi ! C’est une belle infrastructure. Des bassins de dix couloirs et de 50 mètres de longueur il n’y en a pas beaucoup. On dispose en plus d’un vestiaire élite et d’un bassin pour la récupération. On a de bonnes conditions de travail ici et l’opportunité d’organiser de grandes compétitions. J’ai la piscine près de chez moi, je suis à côté de mon lieu d’études -les Cézeaux- j’ai un kiné, un centre de cryothérapie… Je n’ai aucune raison de partir. À Clermont, j’ai les mêmes conditions que dans un centre national comme l’INSEP ou qu’au pôle à Font-Romeu.
Les JO 2020 à Tokyo font partie de vos objectifs sportifs de cette année ?
Je vais essayer (sourire)… Les qualif’ sont mi-avril sur les championnats de France à Chartres. Il faut réaliser un 200 mètres dos en 1’57’’50. J’ai espoir, mais je connais la valeur de ce temps et je sais qu’il va falloir beaucoup travailler pour l’atteindre. Je participerai également en mai à un meeting international, à Edimbourg. Une compétition qui va être très relevée car les nageurs anglais peuvent se qualifier pour les Jeux.
Et les JO 2024 en France, vous y pensez déjà ?
Je pense surtout à 2020. Je ne sais pas encore comment je vais organiser ma vie autour des JO 2024. Les études, la natation… J’ai plusieurs options, mais j’ai encore le temps d’y penser.
C’est quoi la journée type de Geoffroy Mathieu ?
Alors… Je suis à l’entraînement de 7 h à 8 h 30 le matin, puis j’ai cours pendant deux à trois heures. À 16 h 30, je retourne dans l’eau pour un nouvel entraînement derrière lequel il y a toute une routine. Et dans la semaine, je place des séances de kiné et de cryothérapie pour la récupération. Je fais environ 4 heures de sport par jour.